C'est l'histoire d'un immeuble à moitié  détruit, le 51 à Grozny. D'origines ethniques et religieuses diverses,  ses habitants inventent au jour le jour leur survie avec douleur,  ingéniosité, mais aussi humour, dans une ville sans eau, sans  électricité, sans chauffage, et toujours soumise à la mitraille, aveugle  et permanente, alors que la guerre est officiellement terminée.   À  travers le quotidien de ces civils, retrouvés à chaque saison pendant  un an, se dessine l'histoire d'un peuple cycliquement soumis à un déluge  de fer et de feu, mais qui se refuse à disparaître. Et celle, perçue en  filigrane, d'un pouvoir impérial malade, embourbé une fois de plus dans  un conflit sans issue: de la Russie des Tsars à celle de Vladimir  Poutine, les généraux n'ont su que détruire les Tchétchènes sans jamais  pouvoir les soumettre.  Liberation,  29/10/2002 à 01h34
Les otages de Grozny
  Ironie du sort, Arte devait diffuser ce  soir une Thema «A l'ombre de la grande Russie», composée de reportages  sur l'Estonie et la Finlande. Mais, après la prise d'otages moscovites  par un commando tchétchène et la libération façon carnage desdits  otages, Arte a décidé d'aller encore plus à l'ombre de cette Russie  qu'on n'a plus le coeur à appeler «grande», en programmant à la place  une Thema spéciale Tchétchénie.   On pourra découvrir un documentaire  inédit du Biélorusse Yuri Kchashtchevatski, Prisonniers du Caucase (à 21  h 50) qui juxtapose les observations de Tolstoï écrites il y a un  siècle et demi en Tchétchénie avec des images inédites de la guerre  aujourd'hui. Deux rediffusions sont également au programme. Dans Il  était une fois la Tchétchénie (à 20 h 45), la réalisatrice Nino Kirtadze  interroge cinq journalistes ayant «couvert» le conflit  russo-tchétchène, parmi lesquels le photographe Stanley Greene et Andreï  Babistski, le correspondant de Radio Free Europe un temps emprisonné  par l'armée russe, qui affirme vouloir quitter un pays «qui commet de  telles atrocités».   Dans Grozny : le 51 (à 22 h 35), Mylène  Sauloy raconte l'histoire des habitants d'un immeuble de la capitale  tchétchène dévastée.   Rappelons que Mylène Sauloy, une  réalisatrice indépendante qui se rend régulièrement et clandestinement  en Tchétchénie, avait signé en début d'année un très beau reportage sur  les enfants malades de Grozny diffusé sur Match TV.  |